Marcel Cuttat a paraît-il des mains miraculeuses. «Elles trouvent au millimètre près l’endroit où quelqu’un a mal. Il suffit que je vous touche la peau pour que mes mains voient à l’intérieur de votre corps», assure ce quinquagénaire à chemise bariolée, qui pratique des massages énergétiques. Chez lui, à Ecublens, il reçoit quelque dix patients par jour.Marcel Cuttat a découvert ce don lorsqu’il travaillait comme serrurier et, plus tard, comme installateur en chauffage. «A l’époque, je soudais à l’aveugle, dit-il sur un débit rapide que syncope un solide accent vaudois. J’étais capable de voir à travers des plaques de métal, et je ne me rendais même pas compte que c’était extraordinaire.»Un art multipleGuérisseur à son compte depuis neuf ans, Marcel Cuttat est, selon Magali Jenny, un «inclassable». Son art est multiple: reboutage, massages, reiki (une technique de soins énergétiques venue du Japon), guérison à distance, «secrets» pour guérir, sans compter le recours aux anges. A raison de quelques séances d’une heure, il assure pouvoir vous «remettre le sciatique, tous les nerfs ou les vertèbres en place». Mais il intervient aussi sur d’autres maladies, qu’il ressent avec acuité: «Quand je sens un cancer ou une maladie grave, mes mains commencent à trembler, dit-il. Cela soulage la personne, mais moi ça me pompe beaucoup d’énergie.» Précision: il ne guérit pas, mais «aide à guérir» car il a reçu «le message d’en-haut». Il dit que les anges lui offrent parfois des «révélations» pendant qu’il soigne, et apportent «des messages qui peuvent débloquer beaucoup de choses, changer une vie».«Plus fort que moi»Les guérisseurs dont elle dresse le portrait paraissent animés d’un sincère désir de soigner des gens, d’aider leur prochain. Ainsi Marcel Cuttat, qui se dit incapable de résister à la douleur des autres: «Des fois, j’essaie de décompresser en partant faire des virées à moto, raconte-t-il. Mais si je rencontre quelqu’un qui a mal et que je le ressens, c’est plus fort que moi, je propose de soigner, même sans être payé .»Reboutage, massages, reiki (une technique de soins énergétiques venue du Japon), guérison à distance, «secrets» pour guérir, sans compter le recours aux anges.TémoignageLAURENCE ROCHAT 33 ans, coordinatrice événement chez Audemars Piguet, médaillée olympique de ski de fond «Les médecines naturelles constituent un excellent traitement préventif et diminuent la chance de contracter une maladie plus grave.» Ancienne skieuse de fond, Laurence Rochat est persuadée de l’efficacité des médecines non conventionnelles. Médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Salt Lake City, en 2002, cette sportive d’élite y a souvent eu recours lors de sa carrière d’athlète. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. «Le déclic a eu lieu en 2003. Je suivais un traitement à base d’infiltrations d’antibiotiques pour soigner mon pied gauche, atteint d’une périostite causée par un changement d’équipement. Après une année de traitement, la douleur était toujours présente. Sur le conseil d’amis, je suis allée voir Marcel Cuttat, un rebouteux énergéticien ayant reçu de sa mère le don d’enlever les inflammations. Il m’a guérie en quelques semaines.» Depuis cette guérison, la jeune femme née dans la vallée de Joux n’hésite plus à se tourner vers la médecine douce. «En tant que sportive d’élite, je devais toujours être au top de ma forme. Cette pression m’a poussée à m’intéresser à différentes approches thérapeutiques. J’ai, par exemple, été plusieurs fois chez l’ostéopathe pour soigner mes lumbagos.» Pour elle, les médecines parallèles présentent l’avantage d’aller à l’origine du mal et de chercher à en soigner les causes. Elles ne doivent pas pour autant remplacer une alimentation équilibrée, ni faire obstacle à la médecine conventionnelle. «Lorsque j’ai eu un problème au tendon d’Achille, je n’ai pas hésité à me faire opérer.» Quand elle était fondeuse, Laurence Rochat consommait beaucoup d’Echinacea, une plante à l’effet curatif, de la spiruline, un complément alimentaire à base d’algues, et des oméga-3 pour soigner son asthme. Autant de substances qu’elle n’utilise plus. «J’ai mis un terme à ma carrière d’athlète il y a deux ans. Depuis, je suis moins souvent malade. Je continue tout de même à suivre, une fois par mois, des séances de reiki, une méthode de soins japonaise pour me rééquilibrer et retrouver mon énergie.» Loin de vouloir prêcher la bonne parole, la jeune femme conclut dans un sourire: «Avec le temps, j’ai appris à savoir ce qui me faisait du bien. Mais chacun doit chercher le remède qui lui convient.»Livre "Guérisseurs, rebouteux et faiseurs de secret en Suisse Romande"Magali Jenny, ethnologue passionnée par les médecines traditionnelles a désiré rendre un hommage aux "guérisseurs" qui l'ont soignée dans son enfance et dont le principal souci est de soulager les souffrances. Magali Jenny est allée à la rencontre de plusieurs d'entre eux à travers la Suisse Romande. Je vous invite à aller découvrir ces merveil...